Pascale Bérubée

« il y a une culpabilité inhérente à la publication des selfies (...)

c'était toujours comme de mettre au monde et de cristalliser une nouvelle version de moi, plus vivante, plus sexy
ça n'avait rien à voir avec l'égo mais cette prise en charge de l'étrangère que je suis, sa rencontre
à moins d'être très populaire et visible, un selfie peut sembler inintéressant d'un point de vue objectif extérieur (...)

je me dépose dans ces selfies, je sonde ce qui manque ou ce qui prend trop de place, je me questionne sur cette humaine que je suis supposée être, mais il ne sera toujours question que de selfies (...)

je pense parfois arriver à me trouver dans le selfie, y trouver mon essence, ce qui devrait me définir mais au final j'y trouve surtout ce mouvement, cette impossibilité de se figer visuellement et de vraiment définir ma beauté ou sa non existence

en publiant un selfie, je ne m'efface pas, je persiste, de travers »